J'ai remarqué que de nombreuses personnes que j'accompagne ont une tendance à se focaliser sur ce qu'elle n'ont pas, ou plus.
C'est un fonctionnement ! Il a une raison d'être. Notre cerveau primitif, ce fameux système limbique qui s'occupe de notre survie, est programmé pour détecter les différences.
A quoi cela sert-il ? Lorsque quelque chose dans notre environnement est connu, familier, identifié, il ne représente pas un danger. Par contre, quelque chose de nouveau, donc d'inconnu, peut être source de danger potentiel. Il faut donc être sur ses gardes, en état de vigilance. Je vais donc observer mon environnement, à la recherche de différences, car c'est pour moi un gage de ma survie.
Le problème, c'est que notre cerveau a aussi une tendance à automatiser les fonctionnements. Et cette faculté à détecter les différences peut devenir envahissante. Pour certaines personnes, cette automatisation peut se traduire par une recherche permanente que ce qui n'est pas connu, de ce qui n'est pas comme soi-même, de ce qu'a l'autre et que je n'ai pas... Ce n'est pas de l'envie, ni de la jalousie, ni de l’égoïsme. C'est seulement une stratégie de survie qui déborde sur la rationalité.
Le problème, c'est qu'à la longue, ce fonctionnement crée de la souffrance, et ces personnes-là sont dans une difficulté émotionnelle souvent importante, parce que cela génère des ruminations qui entretiennent le phénomène.
Que faire, alors ? Une première démarche, c'est d'utiliser ce fonctionnement à notre avantage ! Comment ? Puisque j'ai cette tendance à voir ce que je n'ai pas, l'idée est de continuer en me disant par exemple :
si je suis en bonne santé, je n'ai donc pas de maladie...
si j'ai une bonne vision, je n'ai pas de problème aux yeux
si je m'entends bien avec mon voisin, plutôt que de me focaliser sur sa piscine qui me fait envie, je peux me dire que je n'ai pas de conflit de voisinage
si je n'ai pas de crédit bancaire, c'est un soucis de moins...
Petit à petit, je fais la liste de ce que je n'ai pas et qui n'est pas un problème pour moi.
Il est temps ensuite de passer à la deuxième étape. Trouver dans ce que je n'ai pas des sources de satisfaction :
si je n'ai pas de maladie, je vais bien !
si je n'ai pas de problème aux yeux, je peux donc contempler la beauté du monde
si je n'ai pas de conflit de voisinage, alors ma vie de voisin est calme
si je n'ai pas de soucis bancaire, alors je suis riche de tranquillité d'esprit...
Tout est une question de point de vue. Il s'agit juste d'un choix : Pour voir ma vie, à quel endroit je choisis de placer ma caméra ?...