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le blog d'un hypnothérapeute

Avis de vent fort...

Publié le 27 Avril 2014 par Jean-Luc ROQUET - Hypnothérapeute

C’est dimanche, Bacchus s’est un peu invité au déjeuner. Ce matin, lors du sport, le vent annoncé était bien au rendez-vous, et déjà j’avais dans l’idée d’aller m’y confronter de plein fouet en bord d’océan. Les bourrasques matinales laissaient présager une marée d’après-midi forte en sensations. Et là, dans quelques vineuses vapeurs, une humeur, (d’où vient-elle ? Je l’ignore et l’accepte) fait comme des remous à l’intérieur, me muant en un de ces taiseux qu’on montre encore dans les films de paysans du siècle passé. L’attrait est encore plus fort alors d’aller sentir les forces de la nature sans entrave.

Sur cette aire quasi déserte, la voiture semble un bien fragile dernier rempart contre les éléments. La pluie menace… Qu’importe, cirés et capuches, en vrais habitués, nous protègent. L’accès à la plage se fait par une dune dont l’ascension est rendue alpesque tant le vent s’applique à nous alentir, nous fustigeant de grains de sable projetés de tout son souffle.

Enfin nous découvrons ce paysage en mouvements. L’eau est si proche que très peu de bande de plage est encore praticable. Tant, que l’on ne peut dire avec certitude si la marée arrive ou repart. Deux fous s’avancent pourtant, bien décidés à marcher quand même, insensibles que nous sommes aux regards apeurés de quelques visiteurs qui préfèrent admirer de haut. Nous nous frayons un chemin cahoteux, entre branches de bois flotté, morceaux de filets de pêche, os de seiche et déchets industriels de toutes sortes à dominance plastique. La force des vagues, monstrueuse, conjuguée au roulement de tonnerre du sable laminé par les assauts, se mêle au sifflement du vent qui nous emporterait presque. Mais le plaisir est plus fort que tout. Cette puissance moutonneuse, grise, marron, ourlée de blanc fait penser à une énorme chute d’eau, comme un Niagara horizontal. Sur la dune au-dessus de nous, des bouquets de joncs coiffés en arrière veillent, telles des sentinelles rendues folles d’embruns et de fureur.

De temps à autre des franges de vague nous attaquent et nous forcent à nous réfugier sur un pan de dune, et nous jouons à croire que nous leur rendons la pareille en le dévalant comme à leur poursuite lorsqu’elles s’éloignent.

Seuls ces moments très agités de fort vent et de grand coefficient produisent des paquets d’écume, mousse faussement virginale chargée de sel et de sable qui vient nous mordiller les semelles. Littéralement des monceaux de cette matière aérienne, presqu’impalpable, dont on fabriquait pourtant autrefois des objets artisanaux

Prenant quelques instants à m’emplir les poumons d’iode, j’ai l’impression que la colère de l’océan me déleste de mon fardeau. De fait, comme symboliquement je lui confie, je me sens apaisé.

Nous remontons la dune avec une grande facilité, j’ai l’impression qu’Eole, ce taquin, me pousse gentiment aux fesses comme pour me presser d’écrire ce qui n’a cessé de s’élaborer dans mon esprit pendant ma visite…

Avis de vent fort...
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