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le blog d'un hypnothérapeute

Rencontre...

Publié le 8 Décembre 2013 par Jean-Luc ROQUET - Hypnothérapeute

Quel plaisir, cette balade en forêt !

Château de la Roche-Courbon, près de Saintes. Oh, juste voir les arbres dans le parc ; une envie d’ocre, d’orangé, de jaune flamboyant. C’est la fin de l’automne.

Devant ce magnifique bâtiment, des jardins à la française, et du haut d’un grand escalier en face, son reflet dans la pièce d’eau. Superbe ! Là, c’est l’Homme qui façonne la nature, pour montrer sa supériorité, sa capacité à dompter tout ce qui tente de lui échapper !

Au fond du parc, une discrète pancarte indique la direction de mystérieuses grottes. Ici, une allée forestière s’aventure dans plus de laisser-faire, un chemin un peu balisé tout de même, mais avec un parfum d’humus, dans un désordre de surprises végétales.

Puis plus loin, au détour d’un virage, une pente nous dépose devant des falaises creusées de grottes, jadis occupées par nos ancêtres néanderthaliens.

La dernière fois que nous sommes venus, les enfants étaient petits, nous n’étions pas allés plus loin… Nous apercevons dans les sous-bois sauvageons un ruisseau qui serpente et nous appelle.

Nous retournant, les falaises creusées nous apparaissent comme des géants, pachydermes de pierre, les piliers figurant leurs écrasantes pattes, surplombées de flancs rebondis…

Un petit pont de traverses de chemin de fer nous invite à franchir le ru, et plus loin, là, dans le silence seulement ponctué du tactactac lointain d’un pivert, voici une forme qui patauge dans cette sorte de mare.

Un ragondin, placide, nous regarde nous approcher, sans bouger.

Un ragondin, ce n’est pas un rat, mais une sorte de castor européen. Ici, chez nous, il y en a à foison. Nous les croisons d’ordinaire plutôt écrasés aux bords des routes, ou parfois fugitivement dans les fossés près des marais. Et aussi en bocaux de terrines, dans les épiceries et autres commerces alimentaires (eh oui, cela se mange !).

Aujourd’hui à moins d’un mètre de celui-là, je m’accroupis, il ne bronche pas, j’ai le temps de le filmer pendant quelques instants, alors qu’il se stabilise de ses palmes-pattes arrières.

Modernité portable qui permet d’immortaliser la nature immémoriale, un paradoxe !

Nous restons là, face-à-museau, nous observant. Je savoure à l’extrême cette magnifique rencontre. Le temps semble s’arrêter… Puis, pour soulager mes genoux, je me redresse un peu, il plonge, mon objectif le suit dans sa course, jusqu’à le perdre sous la falaise.

Au retour, nos pas rendus plus lourds et plus moelleux par la terre collée sous les semelles que nous avions prévues de randonnée, nous sommes pleins d’une joie enfantine… Croisant d’autres marcheurs, nous espérons être les seuls à détenir ce secret.

Après cet instant magique, le retour aux bruits des visiteurs nous parait presqu’inconvenant. Qu’importe, nous emportons avec nous ce souvenir, un peu comme deux pilleurs de merveilles qui s’enfuiraient de peur de s’apercevoir que d’autres y ont eu accès…

Rencontre...
Rencontre...
Rencontre...
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M
En te lisant, j avais moi aussi l impression de sentir l odeur des feuilles d autonne ...de m être tapie, silencieuse, au plus près du sol pour admirer cette petite bête.....son regard...et j ai repris ma route avec ce petit bonheur....merci..
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