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le blog d'un hypnothérapeute

Le petit chat est mort

Publié le 24 Novembre 2013 par Jean-Luc ROQUET - Hypnothérapeute

Le petit chat est mort

Molière dans L’école des femmes, Jaques Brel, dans sa chanson "Les vieux", et Renaud, le poète des banlieues, ont, chacun à leur manière, utilisé cette phrase.

Aujourd’hui, je la reprends à mon compte.

Notre chat est mort.

Fifi, c’était le petit compagnon de la famille depuis 10 ans. Tantôt distant, tantôt câlin. Une chaussette blanche à chaque patte, une tâche noire sur le coin du museau, un épais pelage noir et blanc d’une extrême douceur, où chacun d’entre nous aimait perdre ses doigts, jusqu’à ce qu’un battement de queue impatient nous fasse comprendre que c’était suffisant !

Dix années de siestes prolongées sur des lits moelleux ou des paillassons, de ronrons sur les genoux, de bagarre pour le partage du repose-pied, de gratouilles sur ses joues, de caresses sur son ventre tout blanc… Dix années de jeux aussi, toujours vif et prompt à bondir pour attraper un lacet qui lui serpente sous la truffe, une balle qui roule à portée de griffes. Dix années d’apprivoisement, de concessions mutuelles, de rituels communs. Dix années aussi de coups de crocs des belliqueux voisins, de docteur des chats en urgence, de chasse aux lapins, souris, oiseaux, moustiques… Dix années à lécher des fourmis comme des friandises, dans le jardin, sous l’œil mi-écœuré, mi-rieur des enfants… Dix années d’amour pour notre grosse peluche, vivante et chaude. Le plus beau chat du monde, forcément ! Un bout de vie, quoi…

Nous souvenant qu’à 5 ans, Benjamin avait choisi ce chat-là par défaut, « parce qu’il ne voulait pas du petit chat à rayures », nous mesurons la place qu’il avait dans notre vie. La mort du chat, c’est aussi se retourner sur ces dix années, et prendre la dimension de tout ce qui a changé depuis lors. C’est se souvenir de tous les moments importants qui ont rythmé notre vie de famille, et dont il était le discret témoin…

La tristesse est légitime, me disait une amie. Oui, l'autoriser, s’y abandonner... La tristesse est psychologiquement salutaire, et physiologiquement nécessaire.

C’est le temps de retrait après la perte, le temps de libérer, par les larmes, les toxines de la douleur dabsence. C’est aussi la conscience qu’elle fait écho, sans doute, à de plus anciennes peines, qu’elle ravive, et dont il faudra s’occuper… plus tard.

Pour l’heure, laisser le temps adoucir, laisser l’eau couler sur les joues…

L’écriture comme catharsis, c'est l’occasion de dire au revoir à ce petit animal qui parfois venait piétiner le clavier de mon ordinateur, le même qu’aujourd’hui, pour avoir sa provision de caresses.

Merci Fifi pour ce bout de chemin que tu as bien voulu parcourir avec nous...

Le petit chat est mort
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